Ouvrage : | Villa d'architecte |
Surface : | 250 m² |
Support : | Ancien béton et ragréage |
Couleur : | Terre 153 |
Lieu : | Lyon |
Date : | 2014 |
Réalisation : | Resinovsol / Tou@9 |
L’architecte et propriétaire de la villa Tony Garnier a terminé en automne 2014 la rénovation de l’intérieur. Son projet tient compte tant de la préservation des parts originales que de l’esprit de la conception de Tony Garnier.
Pour les sols à rénover, l'architecte et propriétaire a choisi de refaire le sol en béton ciré. Après une longue et minutieuse réflexion et analyse des offres du marché, le propriétaire, séduit par l’expertise technique et par les solutions proposées, a choisi la marque AD LUCEM® pour le très technique lot de béton ciré. Son choix s’est fait tant pour la qualité du produit d’AD LUCEM® que par le suivi technique des responsables de la Société.
Ainsi, plus de 250 m² de mortier spatulé AD LUCEM® ont été appliqués sur les sols en parties courantes et salles de bain. 120 m linéaire de plinthe à gorge en béton ciré ont été réalisées en périphérie.
Tony Garnier est le premier architecte urbaniste du XXe siècle. Nombre de ses projets sont en effet à l’origine d’avancées considérables dans la réflexion que menaient alors les architectes sur ce qu’ils considéraient être l’architecture moderne.
Il commence des études à l’école de la Martinière aux Terreaux (1883-1886), qu’il poursuit à l’école des Beaux-Arts de Lyon (1886-1889). En 1889, il part à Paris, où il tente à six reprises le concours du Grand Prix de Rome. A force d’acharnement et de conviction, il est enfin lauréat en 1899, ce qui lui vaut de devenir pendant quatre ans pensionnaire de la Villa Médicis afin d’y étudier les monuments antiques.
En quatre ans à la Villa Médicis, il ne travaillera finalement que six mois sur les monuments antiques. Il consacre le reste de son temps à la création d’une ville nouvelle, une ville moderne : sa Cité Industrielle. Elle sera publiée pour la première fois en 1917.
Très attaché à ses racines, Tony Garnier décide, à la fin de son séjour romain, de revenir au sein de sa ville natale : Lyon. Un premier chantier lui est confié, en 1904, par le Maire Victor Augagneur pour la réalisation de la Laiterie-vacherie municipale du Parc de la Tête d’Or. Le maire, satisfait du travail de l’architecte, ne manquera pas de le recommander chaleureusement à son successeur, Edouard Herriot.
C’est le début d’une longue et fructueuse collaboration entre les deux hommes. Edouard Herriot confiera à Tony Garnier l’essentiel des Grands Travaux de la Ville : Abattoirs de la Mouche et marché aux bestiaux (1908-1928), Hôpital de Grange-Blanche (1911-1933), Stade municipal de Gerland (1913-1926) et Quartier des Etats-Unis (1919-1933).
Le 20 juillet 1915, à l’âge de 46 ans, il épouse Catherine Laville, alors âgée de 21 ans. Ils s’installent tous deux dans la villa qu’il construit à Saint-Rambert.
Entre 1930 et 1933, il conduit son dernier grand chantier, celui de la construction de l’Hôtel de Ville à Boulogne-Billancourt.
C’est à St Rambert-L’Ile Barbe que Tony Garnier décide de construire en 1910-12 une maison de campagne, rue de la Mignonne.
Le projet sort directement des plans de la Cite Industrielle qu’il élabora en 1901 « maison d’habitation et atelier d’artiste » où l’architecte pose la question du logement populaire dans la nouvelle civilisation.
Parmi ses innovations on trouvera l’omniprésence du béton, nouveau matériau qui facilite la construction en masse.
Ainsi, cette villa est la première habitation en béton pour l’architecte et traduit un art d’habiter empreint de ses séjours méditerranéens.
Elle est complétée en 1919 par une villa édifiée pour sa belle-mère, où habitait sa femme, et en 1924 par une villa construite pour Mlle Bachelard.
Ces maisons sont le reflet d’une réflexion sur la domus.
Sans le savoir, Tony Garnier pose dans ses villas « romaines » les bases du modernisme, que plus tard Le Corbusier et la Bauhaus viendront développer (notamment la construction en béton, le toit terrasse, la pureté des volumes).
La villa de Tony Garnier occupe 380 m2. La plupart des baies sont orientées sud-est, les pièces sont en direction du nord. L’architecte cherche avant tout à intégrer le bâtiment dans la nature qui l’entoure. Ainsi il privilégie la construction d’espaces intermédiaires : porche, véranda, pergola, toit-terrasse, qui ouvrent la maison sur l’extérieur.
Le 16 mars 1939, la maison est vendue. En 1958, le département du Rhône l’acquiert afin de pouvoir procéder à l’élargissement du quai Jean Jaurès ce qui entraîne une mutilation du bâtiment.
Puis le département décide de la vendre et le bien est finalement acheté en octobre 2013 par un architecte, passionné par le travail de Tony Garnier.
Les travaux préparatoires, qui ont duré 2 semaines sur ce chantier étant donné l’âge des sols, ont été exécutés dans les règles de l’art et ont permis la mise en conformité des supports pour garantir de la cohésion et de la durabilité du béton ciré.
La teinte Terre 153, naturelle et chaleureuse, a été choisie parmi les 90 nuances proposées par AD LUCEM® et a été appliquée dans l’ensemble de la villa, renouant ainsi avec l’art d’habiter tant promu par Tony Garnier au début du siècle dernier.
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